Les traitements de l’endométriose
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Nous rappelons que les informations contenues sur ce site n’ont qu’une valeur d’information générale. Elles ne sauraient se substituer à une consultation médicale. Chaque cas d’endométriose est unique et c’est en accord avec votre médecin que les décisions doivent se prendre.
Quels sont les principaux traitements de l’endométriose ?
L’endométriose devient une maladie quand ses symptômes impactent la qualité de vie et altèrent la fertilité. C’est donc sur les symptômes qu’il faut agir.
Il n’existe pas aujourd’hui de traitements définitifs de l’endométriose, même si l’hormonothérapie et/ou la chirurgie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs années selon les cas.
Il existe des cas d’endométriose superficielle qui ne nécessitent aucun traitement particulier. En effet, il arrive que dans 1/3 des cas, des lésions superficielles vont se stabiliser, voire régresser grâce à quelques mois de traitement. Mais dans 2/3 des cas, la maladie évolue et dans les formes évolutives, 1/3 seront considérées comme sévères, invalidantes sur le quotidien, jusqu’à devenir handicap invisible.
Un suivi médical auprès de médecins spécialisés (nos bénévoles régionales peuvent vous orienter) est souvent nécessaire pour une prise en charge multimodale et adaptée à chaque personne, en fonction de ses souhaits (désir de grossesse ou non) et du retentissement de la maladie sur sa qualité de vie .
L’endométriose diminue et disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place. Il existe de rares cas de récidive à la ménopause.
Il n’existe pas « une » mais « des » endométrioses. Chaque personne est unique et réagit différemment aux traitements médicamenteux, chirurgicaux et aux techniques non médicamenteuses et complémentaires.
LA prise en charge de l'endométriose : une alliance thérapeutique
Selon les recommandations de la Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (RCP HAS/CNGOF 2017), la prise en charge de l’endométriose consiste à préserver la qualité de vie et la fertilité si l’on souhaite avoir des enfants.
Ainsi la prise en charge réside en une alliance thérapeutique entre :
– le traitement médicamenteux en 1e intention (antalgique / hormonal)
– la chirurgie en 2e intention et en cas d’échec des traitements médicamenteux,
– les soins de support qui visent à accompagner le traitement médical, à gérer la douleur et à mieux vivre la maladie au quotidien.
Soins de support recommandés par la HAS et le CNGOF (on les appelle aussi les techniques non médicamenteuses) :
– l’ostéopathie (pour gérer le corps dans son ensemble, car nous « compensons » quand une zone est douloureuse),
– le yoga et plus généralement le sport adapté qui permet un relâchement musculaire, le développement d’endorphines et une meilleure gestion du stress,
– l’acupuncture, qui peut agir sur les douleurs, la fatigue chronique, l’anxiété,
– la relaxation de type Jacobson : méditation, sophrologie, hypnose ou auto-hypnose (il est important de s’entraîner d’abord avec un professionnel formé et compétent),
– les cures thermales dont nous parlons sur la page dédiée,
– la neurostimulation transcutanée (le TENS).
Quand la douleur est devenue chronique, rencontrer un algologue ou un médecin de la douleur est une aide précieuse.
Pour aller plus loin, lire la page « Soulager les douleurs » et la page « Vivre avec l’endométriose »
Le traitement hormonal pour empêcher la survenue des règles
L’endométriose est une maladie hormono dépendante… il convient donc de priver l’organisme de l’hormone qui va nourrir les cellules d’endomètre : l’oestrogène. Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent pour dire que le traitement de base consiste à empêcher la survenue des règles : c’est la mise en aménorrhée (absence de règles qui n’a rien à voir avec la ménopause artificielle).
Pourquoi supprimer les règles ? Car les cellules semblables à l’endomètre disséminées sur les organes vont réagir à l’influence hormonale et se mettre à saigner en même temps que les règles et créer de micros hémorragies dans le ventre. Ce qui laisse potentiellement l’inflammation, les lésions et la maladie se développer, créer des adhérences, puis abîmer les organes. Ainsi, donner une pilule en continu ou poser un stérilet libérant des hormones permet à certaines de ne plus souffrir et de vivre quasiment normalement.
Selon les dernières recommandations de la Haute autorité de santé et du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (HAS/CNGOF 2017), le traitement médical sera toujours à privilégier dans un premier temps car il est moins invasif que la chirurgie. Il doit être revu régulièrement ou dès l’apparition de nouveaux symptômes ou l’aggravation de symptômes connus.
La difficulté sera pour chaque femme ou personne menstruée, de trouver le traitement qui proposera la meilleure balance « bénéfices/risques » : le moins d’effets secondaires possibles et le plus d’effet « soulageant » attendu.
A noter : on saura si le traitement est efficace après 4 à 5 mois d’essai, ce qui peut être long quand on souffre ! C’est là aussi que les soins de supports on tout leur intérêt dans la prise en charge.
La cure de ménopause artificielle
Lorsque cela ne suffit pas, il convient d’entamer des cures de ménopause artificielle (injection d’analogues de la GN-Rh) plus ou moins longues que l’on prendra soin de doubler d’une “add back therapy” pour pallier les effets secondaires liés à la ménopause (douleurs osseuses, bouffées de chaleur, sécheresse de la peau, trouble de l’humeur…). Il s’agit de réintroduire un peu d’œstrogène, sous contrôle médical, pour éviter une privation trop brutale pour l’organisme. Ce traitement met en ménopause artificielle car il supprime la production d’hormones directement au niveau de l’hypophyse. Il est à noter que ce traitement est de moins en moins prescrit et qu’il ne doit surtout pas l’être en première intention. Il arrive cependant que certaines personnes réagissent bien à ce traitement qui leur convient mieux qu’un traitement à base de progestatifs ou d’oestroprogestatifs.
Le traitement chirurgical
Lorsque qu’il y a échec du traitement médical, une chirurgie peut-être proposée. Elle doit être la plus complète possible avec une exerèse des lésions endométriosiques (retirer les nodules, les lésions afin d’éviter une potentielle récidive, qui peut toutefois arriver).
La chirurgie de l’endométriose est complexe, surtout si des lésions sont implantées sur des organes fonctionnels (vessie, rectum, colon, …). Elle doit donc être menée par des chirurgiens experts de l’endométriose. Multiplier les chirurgies peut se révéler contre-productif pour une personne atteinte d’endométriose. Idéalement, il ne faudrait opérer qu’une fois… Cela peut entrainer des douleurs neuropathiques.
"Le meilleur moment pour opérer une patiente souffrant d'endométriose est celui où elle souhaite être enceinte, et ce d'autant plus qu'à son désir de grossesse sont associées des douleurs intenses."
Charles Chapron - dans Idées reçues sur l'endométriose - Editions le Cavalier Bleu - Février 2020
A l'étude : le traitement chirurgical mini invasif de l’endométriose rectale par les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
Dans 1 cas sur 5, les lésions d’endométriose se situent aussi vers le rectum, ce qui engendre des diarrhées/constipation, des crampes, des faux besoins ou des besoins impérieux d’aller à la selle. Sont fréquemment associés, des douleurs lors des rapports sexuels.
Le traitement à base d’ultrasons constitue une alternative à la chirurgie classique.
Le Pr Gil Dubernard mène depuis quelques années une étude pour montrer l’intérêt de cette nouvelle prise en charge. Cette étude est désormais multicentrique (Lyon (Hospices civils de Lyon), Angers (CHU), Le Kremlin-Bicêtre (Hôpital Bicêtre), Lille (Hôpital Jeanne de Flandres), Bordeaux (Clinique Tivoli-Ducos) et concerne une quarantaine de patientes.
Compte tenu des résultats préliminaires, le Pr Dubernard a demandé une prolongation de l’étude afin d’inclure davantage de patientes.
Sont concernées, les personnes de 25 ans ou plus, présentant une endométriose rectale, symptomatique, en échec de traitement médicamenteux avec indication chirurgicale ou symptomatiques mais refusant le traitement hormonal notamment en raison de leurs effets secondaires.
Le traitement en pratique
Il consiste à introduire une sonde par voie endorectale et à focaliser des ultrasons vers le nodule. La chaleur va dévitaliser le nodule en quelques minutes. Le nodule n’est pas supprimé, mais insensibilisé. Plusieurs traitements par ultrasons peuvent ainsi être proposés à une même patiente. L’intervention dure moins d’une heure, de l’anesthésie locale à la fin du traitement.
A noter : Cette technique de traitement n’est pas applicable pour toutes les formes d’endométriose digestive. En raison de la morphologie de la sonde, il n’est pas encore possible de traiter tous les nodules du rectum par ce procédé. Les critères à prendre en compte sont la localisation du nodule (bas et moyen rectum) et son volume.
Les premiers résultats de l’étude en cours sont prometteurs.
Plus d’informations en suivant ce lien.
Le choix d’un traitement résulte toujours du dialogue entre patient et médecin.
Quel qu’il soit, le traitement est individualisé et adapté au cas de chaque personne atteinte d’endométriose…. Car chaque endométriose est unique !
"Les ultrasons focalisés de l’appareil sont diffusés par voie endorectale sur les lésions endométriosiques. Le traitement ne dure que quelques minutes et a pour objectif de dévitaliser la lésion endométriosique"
Pr Gil Dubernard
VIDEOS DE CHIRURGIE
Le Pr Rubod Dit Guillet et le Dr Envrain du CHU de Lille ont collaboré avec EndoFrance pour réaliser des vidéos informatives sur la chirurgie.
Nous attirons votre attention sur le fait que ces vidéos mêlent illustrations et images de chirurgies réelles qui peuvent être choquantes.
Découvrez la vidéo sur les différents types de chirurgie digestive dans le cadre de l’endométriose.
Découvrez la vidéo sur les différents instruments chirurgicaux qui peuvent être utilisés dans la prise en charge chirurgicale de l’endométriose.
Mis à jour le Juin 2, 2025 @ 22h32