Par l’Arrêté du 2 septembre 2020, publié le 10 septembre 2020, portant modification de diverses dispositions relatives au régime des études en vue du premier et du deuxième cycle des études médicales et à l’organisation des épreuves classantes nationales, l’endométriose entre dans la formation des médecins !
L’endométriose trouve sa place dans le chapitre « De la conception à la naissance, pathologie de la femme – Hérédité – L’enfant – L’adolescent » . Dans les objectifs de ce chapitre il est écrit « L’étudiant doit connaître les principales pathologies de la femme ». Ce chapitre compte 31 points d’intégration ou de compléments à l’apprentissage de l’exercice médical. Le point 41 concerne l’endométriose :
- Savoir diagnostiquer une endométriose
- connaitre les principales complications et les principes de la prise en charge
A noter : le point 40 concerne lui les douleurs pelviennes (hypothèses diagnostiques, examens pertinents et identification des situations d’urgence).
Au total 367 pathologies sont complétées ou introduites dans le programme de 2nd cycle.
Cet arrêté répond enfin aux demandes « historiques » d’EndoFrance ! Notre première démarche pour alerter le Ministère des solidarité et de la santé sur le manque formation initiale dédiée à l’endométriose pour des médecins généralistes et gynécologues de ville date de 2005 ! Dans nos rendez-vous auprès des gouvernements successifs, nous n’avions alors pas cessé de répéter ces trois points, repris dans notre Tribune « Pour un plan de santé national » parue le 23 août dans l’édition nationale du Parisien :
- Adapter la formation initiale ET continue des médecins
- Rendre visible et labelliser les centres d’expertises dédiés
- Financer la recherche dédiée
Après tant d’efforts portés en ce sens, EndoFrance est ravie de constater que les médecins de demain sauront plus facilement et plus rapidement peut-être, diagnostiquer une endométriose et proposer une prise en charge adaptée à chaque personne qui en est atteinte ! Quant aux médecins en exercice à l’heure actuelle, donc non formés, ils devraient bénéficier de différentes possibilités de formation continue, notamment au travers d’un MOOC soutenu par le Ministère.
Une autre de nos demandes « historique » concernait la mise en place d’une campagne d’information nationale pour le grand public. L’association Info Endométriose avait alors lancé une campagne « les règles c’est normal, la douleur non ». L’an dernier, le Ministère a enfin intégré sur le site Sante.fr *une information et des dossiers sur l’endométriose. Actuellement, EndoFrance est dans un groupe de travail inter professionnels et inter associatifs,** dédié à la conception d’un outil de « micro learning » tout public sur l’endométriose et sa prise en charge.
Nous félicitons enfin les pouvoirs publics de prendre la mesure de cette maladie, de ce handicap invisible pour de nombreuses femmes. Même si pour beaucoup cela arrive trop tard… Reste le point essentiel : le financement de la recherche dédiée à l’endométriose… il est aberrant de voir aujourd’hui que ce sont les patientes et leur entourage uniquement qui financent la recherche endométriose pour laquelle EndoFrance a versé plus de 150 0000 € … sans la moindre subvention publique… et l’Etat 0 €
* sante.fr est un projet porté par le Service public d’information en santé, au sein du Ministère des solidarités et de la santé
** Groupe de travail mis en place par le Service public d’information en santé, au sein du Ministère des solidarités et de la santé